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CHINA – G20 et LE PANAMA : accords commerciaux

Chine - G20 : quelles stratégies géo-économiques ?

 

Avec une double visite officielle en Argentine puis au Panama, Xi Jinping souligne l’intensité des relations entre la Chine et l’Amérique Latine : en 2017, Pékin est devenu le premier partenaire commercial du continent, pour 266 milliards de dollars d’échanges, devant les Etats-Unis.

La tournée du président chinois renvoie aussi à des stratégies diverses. Outre l’approvisionnement en matières premières (lithium bolivien…) et la recherche de débouchés pour ses industries, le ciblage de l’Argentine et du Panama a des raisons plus immédiates.

Le « China bashing » qui s’est manifesté aux États-Unis depuis quelques mois a des conséquences dévastatrices en Chine, au sein des élites chinoises qui sont très inquiètes de voir ce qui se passe. L’économie a été touchée par ces sanctions et, de manière générale, l’état d’esprit n’est pas très bon .    Philippe Le Corre, Senior Fellow à la Harvard Kennedy School de Cambridge

En Argentine, de nouveau en crise économique et financière, les investissements chinois dépassent désormais les prêts des bailleurs habituels, dont le FMI ; c’est un retournement depuis la dernière crise il y a 20 ans. La visite au Panama, avec qui le gouvernement chinois négocie un accord commercial, présente deux dimensions : géostratégique – le report de l’intérêt chinois pour le canal d’origine après l’arrêt du projet parallèle au Nicaragua, et aussi politique puisque la relation avec le Panama s’est intensifié très rapidement après qu’il a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan.

L’Amérique latine est un cas intéressant. La Chine y a mis en place a mis en place un forum de coopération qui ressemble à ce qu’elle a déjà fait en Afrique et cherche ainsi à redessiner la carte géopolitique. La Chine offre des infrastructures financées par des fonds chinois: cela rend le continent de plus en plus dépendant de la Chine et de moins en moins inféodé aux États-Unis. Et l’arrivée de Donald Trump a boosté les choses !   Philippe Le Corre, Senior Fellow à la Harvard Kennedy School de Cambridge

Plus largement, en intensifiant des relations commerciales depuis 10 ans avec l’Amérique Latine et Caraïbe, la RPC prend fermement pied sur une partie du continent autrefois largement affiliée aux Etats-Unis.

 

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Face aux investissements chinois, les pays sud-américains jouent chacun leur carte dans la relation bilatérale. C’est ce que recherche aussi Xi Jinping à travers ses visites en Espagne la semaine dernière, au Portugal demain. Comme la Grèce, ou la République Tchèque, la crise de 2008 a donné l’opportunité à Pékin d’offrir des investissements massifs via des rachats de société, partenariats pour les Routes de la Soie, ou accords stratégiques divers. La présence financière chinoise au Portugal est même plus ancienne, elle contribuerait à 3,6 % du PIB portugais.

La différence d’avec l’Amérique Latine pour les Européens tient à ce qu’ils sont contraints d’afficher une position unie pour qu’elle soit forte, et qu’ils sont plus méfiants envers une emprise chinoise sur des secteurs stratégiques, de haute technologie notamment.

EIl y a eu une baisse de 92% des investissements chinois aux États-Unis. Du coup, l’Europe devient une priorité. La Chine redessine la relation avec l’Union uropéenne à sa manière et le cas du Portugal me semble particulièrement intéressant…     Philippe Le Corre, Senior Fellow à la Harvard Kennedy School de Cambridge

Le Conseil Européen est tombé d’accord le 20 novembre pour mettre en place un mécanisme de contrôle des investissements, mais il sera de toutes façons non contraignant et les Etats membres sont très divisés. La plupart agissent en fonction de leur relation déjà établie avec Pékin qui a un coup d’avance sur la stratégie européenne. Pour l’instant seules la France et l’Allemagne se sont franchement prononcées pour un contrôle accru. L’Italie, d’accord avec le projet en début d’année, a été perdue en cours de route avec le nouveau gouvernement. Le projet est d’autant plus compliqué que parallèlement, l’UE tente de négocier un accord bilatéral sur les investissements avec la RPC.

 

Avec la Grèce, franchement opposée à tout contrôle communautaire des investissements, se pose aussi la question de l’influence politique de la Chine en Europe. En 2016 et 2017, Athènes avait bloqué des résolutions européennes peu favorables à la Chine en matière de droits de l’homme et de circulation maritime.

Publié le 5 Décembre 2018 par franceculture.fr



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